Le chantier de l’antenne de l’Ugb à Guéoul (département de Kébémer) a démarré avec un échéancier sur trois ans pour la concrétisation d’un projet né dans un petit centre de formation informatique financé par des Américains.
Les travaux de l’antenne décentralisée de l’Ugb à Guéoul ont démarré récemment. Les ouvriers s’affairent autour du bloc administratif et du restaurant étalé sur deux sites à l’entrée de la ville, en venant de Louga. L’histoire de cette antenne que beaucoup considéraient comme un éléphant blanc est racontée par Mbaye Samb, conseiller municipal et administrateur local de Friends of Gueoul. Il se souvient que tout est parti de ce séjour de deux ans d’un élément du Corps de la paix, Guidith Deggs ou Diodio, pour son nom local. « En rentrant, elle avait demandé à adopter un enfant de la maison de ses hôtes qui ont accepté. Quelques années après, elle est revenue avec lui à Guéoul, mais un problème de compréhension se posait entre les deux parties », a indiqué M. Samb. « L’enfant qui a grandi aux Etats-Unis avait perdu son wolof. Diodio aussi balbutiait quelques mots, alors que dans la famille, aucun membre ne parlait anglais et il se posait un problème de communication », a expliqué M. Samb qui va offrir ses services pour être l’interprète des deux partenaires.
Durant son séjour à Guéoul, Diodio s’était rendu compte que le Cem de la localité ne comptait pas beaucoup de filles. Son interprète lui expliquera le sort de la jeune fille rurale utilisée régulièrement par ses parents qui ne lui laissent pas le temps de s’adonner à des études poussées. L’Américaine promet de faire quelque chose pour changer la donne. Ainsi est née l’histoire des bourses octroyées depuis des années à des jeunes filles de Guéoul pour leur permettre de continuer leurs études. Ces sommes d’argent sont obtenues grâce au Fund raising qui permet à des donateurs américains de parrainer les études de ces jeunes filles, dont certaines sont actuellement à l’université ou dans le circuit productif. Les relations seront maintenues au retour de Diodio qui avait gardé le contact avec son interprète par le biais de correspondances régulières via la poste ou par le téléphone, car l’Internet n’était pas aussi répandu. Les Américains vont ainsi ouvrir un centre de formation à Guéoul dénommé « Friends of Gueoul ». Chaque année, des spécialistes viennent renforcer les capacités de ces boursières, a souligné le conseiller municipal qui n’a pas voulu s’en arrêter à cette situation. « Face au succès rencontré par « Friends of Gueoul » qui a formé les élèves, les enseignants et même des citoyens, nous avons pensé à une université informatique », a noté M. Samb qui a saisi les responsables de l’Usaid pour s’imprégner des possibilités de réaliser un tel projet.
Il s’entendra dire que, pour y arriver, il n’y a que deux voies : créer carrément une université ou faire porter le projet à une autre université qui va le supporter sous forme de tutorat. « Du fait des lourdeurs liées à la création, une option sera faite pour le tutorat, et l’Université Gaston Berger a été choisie pour cela », a rappelé M. Samb. Avec les Américains, il a fait les démarches nécessaires pour l’aboutissement de ce projet. Selon Samb, l’idée a été très bien accueillie par le recteur d’alors, Mary Teuw Niane, qui cherchait des moyens de s’étendre dans la région. Il a indiqué que l’avènement de ce dernier au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a été un coup d’accélérateur pour cette institution en gestation.