Alors que l’Afrique fait face à un défi dans la formation des formateurs, un centre de formation a ouvert ses portes à Abidjan. C’est un projet soutenu par la France, qui ambitionne d’améliorer la qualité de l’enseignement sur le continent en donnant des compétences aux enseignants.
Les autorités ivoiriennes ont inauguré à Abidjan, Centre de développement professionnel Pierre-Deschamps destiné à la formation aux métiers de l’éducation.
Pour les 5 prochaines années, il va proposer des programmes de formation initiale et continue, présentielle et à distance à 10 000 enseignants et étudiants d’Afrique subsaharienne francophone. Ceux-ci pourront également dans le cadre des activités de ce centre bénéficier d’un suivi tout au long de leur carrière professionnelle.
Hébergé au Lycée international Jean-Mermoz à Abidjan, le plus grand établissement français de Côte d’Ivoire, le centre formera aussi le personnel de l’enseignement public français en Afrique.
« Ce centre innovant vient à point nommé pour combler des besoins pressants en matière d’ingénierie pédagogique, de formation initiale et de renforcement continu des capacités », a indiqué Kandia Camara, ministre ivoirienne de l’Education, lors de la cérémonie inaugurale.
En Afrique, le déficit d’enseignants est important compte tenu du nombre croissant de jeunes. Pour le cas de la Côte d’Ivoire par exemple, l’Ecole normale supérieure ne forme que 5000 enseignants par an, alors que la demande serait presque le double.
De plus, les enseignants manquent généralement de compétences. Ainsi, pour l’ensemble des pays d’Afrique subsaharienne francophone, plus de la moitié des élèves (55%) de début de scolarité n’ont pas atteint le « seuil suffisant » de l’échelle des compétences en langue.
Par ailleurs, il convient de souligner que ce centre a également été présenté comme un projet de renforcement de la coopération entre la France et l’Afrique francophone, comme l’a expliqué Jean-Christophe Deberre, ancien directeur de la Mission laïque française, à l’initiative de ce projet.
L’objectif de ces formations est de relever le défi de la qualité de l’enseignement en Afrique francophone. Avec des techniques de formation innovantes, le centre entend se défaire de la méthode de formation actuelle des enseignants axée sur la théorie.
L’Afrique fait face à un véritable problème de formation des formateurs. Selon l’Association pour l’innovation professionnelle et le développement professionnel, une organisation du milieu pédagogique africain, cette situation est l’une des raisons de l’inadéquation formation-emploi.
Pour inverser la tendance, elle propose de redéfinir non seulement les programmes de formation des formateurs, mais également le rôle de l’enseignant. Il consistera désormais à dispenser des compétences adaptées aux exigences actuelles, afin de former des citoyens autonomes, capables de se prendre en charge et de créer des emplois.
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