Depuis l’existence des données météorologiques en 1800, jamais la planète n’avait connu des températures aussi élevées sur ce mois, selon la Nasa. L’année 2015 devrait en outre battre un nouveau record de chaleur.
La France n’est pas le seul pays à avoir eu chaud le mois dernier. La Nasa et l’Agence météorologique japonaise ont en effet toutes deux confirmé que ce mois de juillet 2015 a été le plus chaud pour l’ensemble de la planète depuis le début des données météorologiques en 1800.
Selon les données publiées par la Nasa, la température moyenne au sol et sur les océans a été de 0,75°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle.
(Sur ce graphique, les chiffres expriment, en centième de degrés Celsius, les différences de températures par rapport à la «normale» (la moyenne du XXe siècle) établie par les météorologues. Ainsi, le chiffre 75 du mois de juillet 2015 signifie qu’il a fait 0,75°C plus chaud cette année).
Parallèlement, l’Agence météorologique japonaise a publié un graphique qui démontre que le mois de juillet est le deuxième mois le plus chaud après le mois de juillet 1998.
Plusieurs experts interrogés par le Washington Post et slate.com expliquent ces températures records par la présence du célèbre courant El Niño. En 1998, déjà les fortes chaleurs étaient dûes à la présence de ce courant maritime caractérisé par des températures anormalement élevées à la surface de l’eau de l’océan Pacifique. Les courants chauds transportés par El Niño n’ont pas eu de conséquences uniquement sur la zone pacifique mais ils ont également contribué à rechauffer d’autres régions de la planète, explique l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) qui ajoute que le phénomène devrait se maintenir jusqu’à la fin de l’été et en automne.
2015, en lice pour être l’année la plus chaude de toute l’histoire
Cette année pourrait ainsi être l’année la plus chaude de toute l’histoire de la météorologie. De fait, plusieurs mois ont déjà décroché la palme du mois le plus chaud cette année, à l’instar du mois de mars.
La Nasa précise en outre que la température ne cesse de progresser au fil des années. L’année 2014 avait déjà été la plus chaude sur le globe depuis le début des relevés de température. Sur l’année complète, la température moyenne au sol et sur les océans avait été 0,69°C au-dessus de celle du XXe siècle, surpassant les précédents records de 2005 et 2010 de 0,04 degré.
La plus grande partie de ce réchauffement s’est produite au cours des trois dernières décennies et les dix années les plus chaudes ont été enregistrées depuis 2000 à l’exception de 1998. «Alors que la température moyenne sur une année peut être influencée par des conditions météorologiques extrêmes, les tendances au réchauffement sur le long terme sont attribuables aux facteurs contribuant au changement climatique actuellement dominés par les émissions de gaz à effets de serre humaines», avait souligné Gavin Schmidt, directeur de l’Institut Goddard de la Nasa pour les études spatiales.
De son côté, le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) estime que sans un changement majeur et rapide dans la production énergétique mondiale, très dépendante du charbon et du pétrole, la hausse du thermomètre de la planète sera de 3,7 à 4,8°C à l’horizon 2100. Un tel changement climatique pourrait avoir des conséquences désastreuses, dont la montée importante du niveau des océans avec la fonte accélérée des glaces arctiques, la multiplication d’intempéries catastrophiques, la disparition d’espèces animales avec la perte de leur habitat et davantage de conflits, alertent les experts. La conférence sur le climat, Cop 21, qui se tiendra à Paris en fin d’année devrait ainsi avoir de nouveaux arguments pour inciter les chefs d’État à prendre des mesures collectives.