Une douzaine de femmes journalistes en charge des questions de santé dans leur organe de presse de cinq pays d’Afrique de l’Ouest prennent part à un atelier régional ouvert lundi à Dakar sur le rôle des leaders religieux dans la promotion de la santé de la reproduction et du bien-être des femmes et de la famille.
A l’initiative de l’organisation Population référence Bureau (PRB), la rencontre s’inscrit dans le cadre du programme dénommé « Women’s Edition », qui s’adresse pour la première fois aux journalistes de pays francophones, leurs collègues anglophones ayant déjà pris part déjà à ce programme plus d’une fois en Afrique du Sud et en Ouganda.
Il s’agit au cours de cette rencontre de 5 jours de poser la problématique de l’implication des religieux sur les questions de santé de la reproduction, notamment sur celle ayant trait à l’espacement des naissances pour le bien-être économique et social.
L’idée de l’atelier est de permettre des échanges sur la question à travers des présentations du ministère de la Santé et de l’Action sociale, d’experts du Cadre des religieux pour la Santé et le développement (CRSD), de l’Eglise luthérienne du Sénégal. Des visites de terrain sont également prévues.
Le chargé du suivi des partenariats à la Direction de la Santé de la mère et de l’Enfant (DSME), Massamba Sall, introduisant la première communication à l’ouverture de l’atelier, a partagé avec les participantes les fondamentaux qui déterminent selon lui les relations entre le ministère et les religieux.
« Les guides religieux constituent les moyens de communication les plus efficaces pour une compréhension commune autour de la problématique de la santé de la reproduction », a souligné Massamba Sall.
Pour l’atteinte des objectifs en matière de santé en général et en matière de santé de la reproduction en particulier, il est nécessaire d’impliquer les religieux « en tant que référence dans la prise de décision des populations », a indiqué M. Sall.
Malgré des résultats jugés probants, par rapport à l’implication des religieux sur la promotion de la santé de la reproduction, « il subsiste toujours des poches de résistance de religieux qui ne partagent pas toujours l’argumentaire islamique sur le bien-fondé de l’espacement des naissances pour le bien-être des familles », a-t-il fait valoir.
D’où le choix de la Direction de la Santé de la mère et de l’Enfant d’impliquer en amont les religieux dans la conception des programmes et politiques pour mieux promouvoir ces questions auprès de leurs pairs, selon Sall.
Le président du Cadre des religieux pour la santé et le développement (CRSD), Serigne Saliou Mbacké, a fait part des interventions de l’association au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, avec « les succès obtenus et les obstacles rencontrés » dans ce travail. Serigne Saliou Mbacké précise que le discours du cadre destiné aux couples dans les liens du mariage s’inscrit dans le respect des normes socio-culturelles.
Pour ce faire, il dispose d’un outil multimédia de plaidoyer intitulé « Le Sénégal s’engage », produit par les religieux et les agents de santé avec l’argumentaire islamique et les données techniques pour faire passer les messages en faveur de l’espacement des naissances.
aps.sn