Une plateforme numérique dénommée OBTranslate, qui vise à traduire plus de 2.000 langues africaines pour permettre aux habitants des zones rurales d’accéder facilement aux marchés mondiaux, a été lancée.
Selon son promoteur, 63% de la population en Afrique subsaharienne n’ont pas accès aux marchés mondiaux, en raison des barrières linguistiques.
« Plus de 52 langues autochtones d’Afrique ont disparu et n’ont pas de locuteurs natifs », ajoute Emmanuel Gabriel, fondateur d’OpenBinacle, une entreprise basée en Allemagne et créatrice d’OBTranslate, lancé au début du mois.
« OBTranslate peut combler les lacunes en matière de communication sur le continent. »
“Dans les cinq prochaines années, nous espérons acquérir des milliers, voire des millions d’utilisateurs, qui se chargeront des tâches de traduction sur OBTranslate.”
Emmanuel Gabriel, OpenBinacle
L’innovation résulte d’une application de messagerie antérieure, conçue en 2017 pour permettre une traduction en temps réel de l’interaction entre 26 langues africaines, mais qui a conduit à des résultats inexacts, a déclaré Emmanuel Gabriel.
« Nous étions très frustrés par l’application de messagerie. Par conséquent, nous ne voulions pas arriver sur le marché avec un mauvais produit », ajoute Emmanuel Gabriel.
« Nous avons décidé de créer notre propre plateforme de traduction assistée par ordinateur et d’apprentissage automatique, ce qui a donné naissance à OBTranslate. »
Selon Pangeanic, une société internationale de traduction basée en Espagne, un outil de traduction assistée par ordinateur convertit les textes en segments plus petits et susceptibles d’être traduits de manière efficace et rapide.
« Les segments peuvent être rappelés ultérieurement et le traducteur s’assure que la terminologie et le style d’écriture de l’original sont suivis », explique Pangeanic.
« Cela permet également de faire des économies, lorsque le document à traduire est similaire au document précédemment traduit : vous ne payez que pour une partie de la phrase modifiée. »
« Nous avons créé OBTranslate suivant un modèle d’entreprise innovant, pour garantir que l’outil est durable et capable de payer tous ceux dont les traductions sont très précises », déclare Emmanuel Gabriel. « Dans les cinq prochaines années, nous espérons acquérir des milliers, voire des millions d’utilisateurs, pour assumer les tâches de traduction sur OBTranslate. »
Emmanuel Gabriel explique qu’en raison de problèmes techniques qui doivent être résolus en premier lieu, l’équipe n’a pas encore rendu opérationnelle la traduction en temps réel par les utilisateurs publics.
« Nous travaillons d’arrache-pied pour nous assurer que lorsque les gens présentent du matériel de formation en langues africaines… ils ne disent pas nécessairement aux machines ce qu’il faut rechercher. Le système [devrait] trouver des modèles lui-même, tels que des indices contextuels autour de la phrase source », explique-t-il.
OpenBinacle a reçu une infrastructure d’une valeur de 100.000 USD de la part d’une société française d’informatique en nuage appelée OVH, Amazon et Google, et étudie des possibilités de financement pour affiner OBTranslate, a-t-il ajouté.
Emmanuel Gabriel exhorte les décideurs africains et le secteur privé à envisager d’investir dans OBTranslate, car cela pourrait contribuer de manière positive à l’amélioration de l’économie africaine et aux efforts de création d’emplois.
Bukunmi Seweje, directeur des opérations chez Compucode Limited au Nigeria, a déclaré qu’OBTranslate pourrait permettre des relations commerciales homogènes en Afrique.
Mais pour rendre l’innovation plus conviviale et accessible, Bukunmi Seweje ajoute qu’elle devrait être intégrée aux plateformes de communication existantes telles que WhatsApp.
scidev.net