Le projet « Missing Migrants », de l’Organisation internationale pour les migrations, a confirmé la mort de 6 615 migrants ces cinq dernières années sur le continent africain.
Avant d’atteindre la mer Méditerranée, il y a la traversée de l’Afrique. Passage de frontières, traversées de zones désertiques… les routes terrestres empruntées par les migrants sont moins médiatisées que la Méditerranée, mais tout aussi meurtrières. En 2018, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a comptabilisé 1 386 décès sur le continent africain, contre 2 242 en mer. Deux données à mettre en lien avec les 4 503 morts répertoriés par la même organisation sur toute la planète.
Si ces 1 386 morts font de l’Afrique le continent de loin le plus meurtrier pour cette catégorie de population, l’OIM sait ses données territoriales largement sous-estimées. « Nos experts pensent qu’il pourrait y avoir autant de morts dans le Sahara qu’en mer Méditerranée », explique même Julia Black, la coordinatrice du projet « Missing Migrants » qui documente ces décès.
Pour elle aussi, « il est très probable que le nombre de migrants morts sur terre soit bien plus élevé » que ne le laissent présager les statistiques. Mais le manque de signalements officiels et non officiels des décès, rend le décompte difficile. « Si l’on prend le cas d’une personne tombant de l’arrière d’un camion en transit dans le Sahara, la probabilité de sa mort est élevée. Celle de voir son cas rapporté et enregistré est très basse », ajoute la coordinatrice. Or, rares sont les migrants qui n’ont pas été témoins de ce type d’accident.
Le manque de médicaments première cause de décès
Cette sous-évaluation s’explique évidemment d’abord par le manque de sources de remontées d’informations puisqu’« il y a très peu de sources officielles sur la mortalité durant la migration », rappelle Mme Black. « En Afrique, nous tirons surtout nos données d’enquêtes conduites auprès des migrants africains. Nous demandons à des cohortes entières de migrants s’ils ont été témoins de la mort de personnes de leur groupe », ajoute la spécialiste.
A partir de ces cohortes, l’OIM a documenté les causes des décès. En 2018, c’est le manque de médicaments et d’accès à des soins qui a le plus tué (263 morts) sur le continent africain. La déshydratation (122 morts) suit juste derrière, talonnée par la mort de faim (116), les accidents de la circulation (107) et les décès causés par des abus physiques sur les personnes (102). Dans la corne de l’Afrique, 60 cas de migrants sont aussi décédés des suites de blessures par balle ou à l’arme blanche. Plus globalement, c’est la population issue de cette zone du continent qui paie le plus lourd tribut à ces morts sur terre avec 589 victimes en 2018 contre 381 pour les subsahariens.
Petite lueur d’espoir dans ce décompte macabre, le nombre de morts sur le continent a décru ces deux dernières années, s’établissant en retrait par rapport aux 1 800 victimes de cette route terrestre en 2016.
Avant d’atteindre la mer Méditerranée, il y a la traversée de l’Afrique. Passage de frontières, traversées de zones désertiques… les routes terrestres empruntées par les migrants sont moins médiatisées que la Méditerranée, mais tout aussi meurtrières. En 2018, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a comptabilisé 1 386 décès sur le continent africain, contre 2 242 en mer. Deux données à mettre en lien avec les 4 503 morts répertoriés par la même organisation sur toute la planète.
Si ces 1 386 morts font de l’Afrique le continent de loin le plus meurtrier pour cette catégorie de population, l’OIM sait ses données territoriales largement sous-estimées. « Nos experts pensent qu’il pourrait y avoir autant de morts dans le Sahara qu’en mer Méditerranée », explique même Julia Black, la coordinatrice du projet « Missing Migrants » qui documente ces décès.
Pour elle aussi, « il est très probable que le nombre de migrants morts sur terre soit bien plus élevé » que ne le laissent présager les statistiques. Mais le manque de signalements officiels et non officiels des décès, rend le décompte difficile. « Si l’on prend le cas d’une personne tombant de l’arrière d’un camion en transit dans le Sahara, la probabilité de sa mort est élevée. Celle de voir son cas rapporté et enregistré est très basse », ajoute la coordinatrice. Or, rares sont les migrants qui n’ont pas été témoins de ce type d’accident.
Le manque de médicaments première cause de décès
Cette sous-évaluation s’explique évidemment d’abord par le manque de sources de remontées d’informations puisqu’« il y a très peu de sources officielles sur la mortalité durant la migration », rappelle Mme Black. « En Afrique, nous tirons surtout nos données d’enquêtes conduites auprès des migrants africains. Nous demandons à des cohortes entières de migrants s’ils ont été témoins de la mort de personnes de leur groupe », ajoute la spécialiste.
A partir de ces cohortes, l’OIM a documenté les causes des décès. En 2018, c’est le manque de médicaments et d’accès à des soins qui a le plus tué (263 morts) sur le continent africain. La déshydratation (122 morts) suit juste derrière, talonnée par la mort de faim (116), les accidents de la circulation (107) et les décès causés par des abus physiques sur les personnes (102). Dans la corne de l’Afrique, 60 cas de migrants sont aussi décédés des suites de blessures par balle ou à l’arme blanche. Plus globalement, c’est la population issue de cette zone du continent qui paie le plus lourd tribut à ces morts sur terre avec 589 victimes en 2018 contre 381 pour les subsahariens.
Petite lueur d’espoir dans ce décompte macabre, le nombre de morts sur le continent a décru ces deux dernières années, s’établissant en retrait par rapport aux 1 800 victimes de cette route terrestre en 2016.
lemonde.fr