Pour beaucoup, le caractère de Bob Marley renvoie le plus souvent à son côté négatif, qui n’est autre que l’usage négative qu’il faisait de la marijuana. Le contenu du message rasta était souvent mal compris mais il était entouré de beaucoup de mystère qui fascinait le public anglophone.
Les foules retiennent le plus souvent des Rastas qui fument du chanvre indien. Bien vrai que Bob en usait beaucoup, mais cela ne devrait pas susciter une telle réflexion sur sa personne. Bob est considéré comme la voix des défavorisés, des déracinés du monde entier.
De nos jours beaucoup de jeunes imitent ce temple de la musique Reggae de par ses dreads ou bien même du fait de l’utilisation de la drogue. A mon avis, il faudrait faire usage de la personnalité de Bob en tant que porteur de voix dans un contexte où sa Jamaïque natale ou le monde de manière générale était marqué par l’oppression des peuples, la privation à la liberté d’expression, l’injustice pour ne citer que cela.
Le dualisme entre la race noire et celle blanche pesait beaucoup sur lui puisque sa maman était noire alors que son père ne l’était pas. La musique était le seul moyen de sortir de la misère pour beaucoup de jeunes dans une Jamaïque instable. Du fait la musique, il était devenu un révolutionnaire pour ainsi dire un représentant des pauvres de Kingston allant même jusqu’à critiquer le système politique raciste de la Jamaïque qui plaçait les blancs au-dessus de l’échelle sociale, les mulâtres au milieu et les noirs en bas des échelons. Cette musique avait réussi à avoir une dimension politique, géographique et même sociale.
Le reggae a permis à beaucoup de jeunes, qui au départ étaient engagés dans des bandes, de gagner leur vie et de développer leurs talents dans la musique tout comme beaucoup de gens ont offert à leur jeunesse le fait de croire en soi et de mettre en valeur son talent. La philosophie des Rastas comme le fait de s’interdire de manger lorsque d’autres meurent de faim, la partage des biens et des services, la vie en communauté devraient être développée en chacun de nous.
Bob Marley prônait également la paix dans le monde, et ce n’est pas pour rien qu’en 1978, la délégation sénégalaise aux nations-unies lui attribua la médaille de la paix dans le tiers-monde en le remerciant pour son influence en tant qu’artiste au service de la révolution. Dans « No woman No cry » on pouvait voir en Bob un défenseur de la femme qui constitue une couche vulnérable dans nos sociétés. Il œuvrait également dans le social lorsqu’il cédait les droits d’auteur de certaines chansons à une fondation dont l’objectif était d’aider les enfants du ghetto à se nourrir correctement. Même si son personnage n’inspire pas Nelson Mandela, Kwame Nkrumah ou bien même Thomas Sankara pour certains, Bob laissa aussi un testament en faveur de la cause africaine :
« I and I made our contribution to the freedom of Zimbabwe. When we say Natty going to dub it up in a Zimbabwe, that’s exactly what we mean, » give the people what they want » Now they got what they want do they want nnmore ? » Yes « , the Freedom of South Africa. So Africa unite, unite, unite. You’re so right and let’s do it. ». Dans « Exodus » Bob développait le thème du rapatriement des Afro-américains en Afrique et c’est quelque chose à magnifier dans le contexte où nous sommes.
Son combat, sa philosophie d’hommes libres dépassait les frontières de la Jamaïque. Elle avait une dimension internationale. Ces chansons parlaient le plus souvent de la spiritualité, de l’amour et de la lutte sociale. Par le biais de la musique reggae, Bob était parvenu à réconcilier le premier ministre Michael Manley et le leader de l’opposition Edward Seaga dans un contexte de rivalité qui avait conduit l’ile au bord de la guerre civile. Il était en mesure d’entreprendre un rapprochement entre les autorités politiques permettant ainsi à la Jamaïque de retrouver une paix, même si celle-ci restait fragile.
Lors de la cérémonie d’indépendance du Zimbabwe dans lequel il devait jouer, on pouvait voir en la personne de Bob, un des défenseurs de la cause africaine. Venus nombreux assister à cette cérémonie, les spectateurs en compagnie de Bob chantaient en chœur un refrain adressé aux voisins sud-africains où l’apartheid demeurait : « there will be war until South Africa is free« . Il avait une vision panafricaine et prônait la liberté des peuples.
Le personnage de Bob devrait renvoyer au positivisme. Un message à la jeunesse africaine, à celle sénégalaise en particulier, imiter c’est bon mais il serait mieux de copier le côté positif de toute personne. Il convient d’aller à la quintessence et ne pas rester dans le superficiel.