Le président Macky Sall à confirmer l’envoi de soldats sénégalais au Yemen où se déroule une guerre civile. Le Sénégal, à l’instar d’autres pays, compte soutenir l’Arabie Saoudite suite à son appel de détresse face à la menace des rebelles Chiites « houties » au Yemen. Cette décision a été prise après le voyage que le président a effectué en Arabie Saoudite. Cependant, celle-ci est mal vue par l’opinion publique.
D’aucuns pensent que cela est une sorte de déclaration de guerre aux terroristes et met le pays en danger.
L’ancien chef d’Etat-major général des armées du Sénégal Mansour Seck n’est pas du même avis que les autorités. Il a déclaré dans le quotidien L’Observateur que l’envoi d’un 5e contingent (au Yémen) pourrait créer au Sénégal des problèmes avec des ennemis potentiels, c’est-à-dire les terroristes”. Il explique que “le Sénégal a fait un peu comme la France, en se mettant au premier plan face aux terroristes du Nord. On a reproché à la France de l’avoir fait et c’est ce qui a été avancé comme motif lors de l’attaque de Charlie-Hebdo. Récemment, le Kenya a été aussi victime de cela. L’université de Garissa a été détruite et 150 étudiants y ont été tués dernièrement. Quand on a demandé aux terroristes la raison de cette attaque, ils ont juste rétorqué que c’est parce que le Kenya avait envoyé des troupes en Somalie. Le Sénégal s’est manifesté dans la lutte anti-terroristes de plusieurs manières”.
Il pense que cet envoi de soldats au Yémen est une motivation supplémentaire pour les terroristes. « A mon avis, vu que notre pays a des effectifs limités, on ne devait pas dépasser deux contingents (1500 hommes plus ou moins) à la fois. Souvent, ces contingents sont constitués des meilleurs éléments. S’il s’agit de montrer notre amitié à l’Arabie Saoudite, nous avons déjà eu à le faire, en versant le sang de nos enfants. On a assez fait pour aider les Bissau-guinéens, les ivoiriens, les gens du Darfour et ceux du Mali. En faire trop, qu’on le veuille ou non, signifie qu’on laisse un vide derrière. Rien ne dit que quelque chose ne se prépare pas en dessous. On ne prend jamais suffisamment de précautions. On a un budget des forces armées relativement limité (2 à 3% du Pib, à peu près 200 milliards). On n’est pas toujours sûr d’être à l’abri. Et je pense que la dissuasion, c’est-à-dire montrer que les forces sont déjà présentes, qu’elles sont aguerries et prêtes, peut dissuader les gens à ne pas nous attaquer », explique-t-il.