Si envoyer des astronautes sur la Lune reste une priorité pour l’administration Trump, l’enveloppe allouée au programme Artemis risque d’être considérablement allégée, d’après la proposition de budget de la Nasa publiée vendredi 2 mai. Pourtant, depuis plusieurs années, les grands industriels du spatial européen s’engagent sur ces projets menacés, et le détournement de l’attention de l’objectif Lune inquiète les plus petits pour leur survie.
«Nos astronautes vont planter la bannière étoilée sur la planète Mars», avait déclaré Donald Trump lors de son discours d’investiture en janvier 2025. Des ambitions fermement soutenues par son conseiller spécial Elon Musk, également patron de SpaceX. Un peu plus de 100 jours après le début de son mandat, la Maison Blanche a publié son projet de budget 2026 pour la Nasa vendredi 2 mai. L’agence spatiale, qui reste la plus dotée mondialement, verrait ses financements réduits de près de 25%, coupant court à de nombreux projets scientifiques.
Un ecosystème industriel européen impliqué
L’atterrissage d’Américains sur la Lune reste au rang des priorités aux côtés de la planète rouge, pour y devancer la Chine. Pourtant, si le Congrès américain valide ce plan, le programme lunaire de la Nasa, Artemis, se retrouverait largement amputé. Or celui-ci implique la collaboration directe de plusieurs industriels européens et français, et fait graviter autour de lui un écosystème de start-up spécialisées.
Airbus et Thales Alenia Space (TAS), poids lourds européens du secteur, n’affichaient jusque-là pas d’inquiétudes pour leurs contrats passés avec l’Agence spatiale européenne (ESA) pour le compte de la Nasa. «Les programmes suivent leurs cours», affirmait-on des deux côtés avant l’annonce ; «nous ne voyons pas de situation critique pour le projet Artemis», avait assuré à L’Usine Nouvelle Walter Cugno, vice-président des activités exploration et science chez TAS.
Trois commendes assurées par Airbus en suspens
Mardi 6 mai, le directeur général d’Airbus Guillaume Faury a changé de ton. Interrogé à l’occasion de la conférence annuelle du Gifas, fédération des industriels de l’aéronautique et du spatial, il estimait que «dans tous les programmes arbitrés par la Nasa, si [les modules que nous développons, ndlr] devaient passer à la casserole, nous en ferions les frais». Il a avancé : « La Nasa apprécie nos fournitures, ce serait très regrettable