Environ 13.000 élèves sont ciblés par des cours de rattrapage que compte organiser le ministère de l’Education nationale pendant les trois premières semaines du mois de septembre, dans six régions du pays, a annoncé samedi Khady Diop Mbodji, directrice de l’enseignement élémentaire.
‘’C’est un dispositif qui va s’étendre sur (six) régions et concerner environ 13.000 élèves’’, a indiqué Khady Diop Mbodji, en marge de la troisième journée d’un atelier destiné à partager le dispositif organisationnel et les outils de pilotage des cours de rattrapage avec les inspections chargées de mettre en œuvre ce programme dans leurs circonscriptions respectives.
Les inspections d’académie des six régions que sont Matam, Kédougou, Tambacounda, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, ainsi que 20 inspections de l’éducation et de la formation relevant de celles-ci, ont été représentées à cette rencontre qui s’est tenue à la mairie de la capitale orientale. Ouverte jeudi, elle prend fin ce samedi.
Financé par l’UNICEF à hauteur de 93 millions de francs CFA, ce programme initié par le ministère de l’Education nationale, vise à ‘’palier au déficit du quantum horaire’’, mais aussi à ‘’récupérer’’ des élèves des classes de CI, CP et du CE1, qui ont eu des difficultés pour atteindre les seuils de maîtrise en lecture et en mathématiques, pendant l’année scolaire.
Il s’agit de les aider à se hisser ‘’au même niveau que les autres élèves et (à) continuer leur scolarité’’. Ils sont différents des cours de vacances qui sont des cours de consolidation et de rappel, a précisé la directrice de l’enseignement élémentaire.
Ces cours commencent le 1-er septembre pour se terminer ‘’vers le 25 septembre’’, a annoncé Mme Mbodji.
’’Près de 200 enseignants cooptés et formés dans les IEF concernées, pour servir d’animateurs, seront mobilisés dans le cadre de ce programme. Ils seront motivés par une somme forfaitaire qui leur sera versée’’, a dit Khady Diop Mbodji.
Les enseignements seront dispensés dans des écoles appelées sites, lesquels polariseront plusieurs autres établissements. Chaque site compte trois classes des trois niveaux d’études concernés par le programme. Il est prévu 30 élèves au maximum dans chaque classe, pour garantir des ‘’enseignements de qualité’’, à même de leur permettre d’atteindre les objectifs visés, a-t-elle ajouté.
Le dispositif est composé, en plus des animateurs, d’un encadreur qui fait office de directeur dans chaque site, d’un inspecteur dans chaque IEF, le tout sous la supervision de l’inspection d’académie. Des exercices et des livrets ont déjà été conçus pour les élèves et un plan de formation élaboré, a noté Khady Diop. ‘’Le contexte particulier des vacances, a fait qu’on a pensé impliquer les parents d’élèves, la communauté, pour sensibiliser les enfants, qui pendant les vacances sont occupés par diverses activités comme les ‘navétanes’, les colonies de vacances, les travaux champêtres, etc.’’, a expliqué la directrice de l’enseignement élémentaire.
Des leaders communautaires invités à la première journée du séminaire, jeudi, se sont vu remettre un budget pour sensibiliser les parents, et les amener à ‘’libérer leurs enfants, afin qu’ils puissent bénéficier de cette intervention’’. Les radios communautaires seront aussi mises à contribution dans la mobilisation.
Le dispositif partagé lors de ce séminaire, a déjà été expérimenté et évalué en 2014, dans 15 IEF, dont celles de Tambacounda et de Bignona. A l’évaluation, il avait donné un taux de réussite de 67% par rapport aux objectifs fixés. Les cours de rattrapage sont précédés de pré-tests et suivis de post-tests, pour mesurer les progrès accomplis par l’enfant à l’arrivée.
‘’L’idéal serait d’atteindre les 100%’’, a-t-elle dit, annonçant que les enseignements de l’année dernière seront tirés, pour ‘’amoindrir’’ les facteurs qui ont empêché la réalisation des objectifs et ‘’viser les 100%’’.
‘’On compte capitaliser toutes les bonnes pratiques de l’année dernière pour les réinvestir’’ dans ce programme, a assuré l’inspecteur d’académie de Tambacounda, Alassane Niane.
A terme, il s’agit d’encourager toutes les inspections d’académie à réfléchir à la pérennisation de ce genre de dispositif, a-t-il indiqué.
Aps