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De la grève aux urnes: de nombreux enseignants candidats aux élections américaines

candidats aux élections américaines

Comme des milliers de collègues enseignants en Virginie-Occidentale, Amy Grady a fait grève cette année pour réclamer une meilleure assurance santé et des augmentations de salaire. Elle espère dorénavant donner une leçon aux élus de cet État en s’emparant d’un siège au Sénat local.

Alors qu’une vague de manifestations d’enseignants a touché plusieurs États américains cette année, un nombre record de professeurs – 1.455 actuels et anciens, selon le syndicat National Education Association (NEA) – se présentent lors des élections de mi-mandat du 6 novembre prochain.

La plupart d’entre eux sont démocrates.

« Je ne m’imaginais pas faire campagne », a pourtant déclaré Mme Grady à l’AFP, depuis sa salle de classe de l’école primaire de la petite bourgade de Leon, pendant que ses élèves se concentraient sur leurs exercices.

Cette femme de 39 ans, candidate indépendante, faisait partie des 20.000 professeurs en colère ayant lancé une grève de neuf jours en février en Virginie-Occidentale.

Ce mouvement enseignant, le plus important des dernières décennies, a été suivi dans différents États comme l’Oklahoma ou l’Arizona, provoquant la fermeture de centaines d’écoles.

« Je discutais avec des enseignants, le personnel et différentes personnes, et elles me disaient, +nous avons besoin de quelqu’un qui nous représente, qui comprend ce que nous traversons, quelqu’un qui a été dans le système éducatif+ », explique Amy Grady, qui enseigne à Leon depuis neuf ans. « J’ai décidé de me lancer. »

Brianne Solomon, une professeure de danse et d’art au lycée Hannan dans la ville d’Ashton, se présente, elle, pour le parti démocrate à la Chambre des délégués locale.

Mme Solomon n’a pas apprécié la façon dont le gouvernement local a peu à peu rogné les financements des écoles publiques alors que, dans le même temps, celles-ci venaient en aide aux étudiants ayant des problèmes familiaux, y compris ceux touchés par la crise des opiacés, particulièrement sévère dans cet État.

« J’en ai marre », a-t-elle déclaré la semaine dernière lors d’une levée de fonds. « Je ne suis pas une politicienne professionnelle, mais je vais mettre mon nom sur un bulletin de vote ».

– « C’est notre moment » –

Le syndicat NAE espère que l’énergie du mouvement enseignant se convertira en victoires électorales dans ces régions pro-Trump.

Plus de 20 enseignants se présentent également au Congrès à Washington, dont Jahana Hayes, lauréate du prix du meilleur enseignant en 2016, dans le Connecticut.

Inspirée par leurs camarades de Virginie-Occidentale, des centaines de professeurs de l’État profondément conservateur de l’Oklahoma ont eux aussi tenu des piquets de grève en avril.

Plus de 60 enseignants s’y présentent cette année, dont Jennifer Esau, candidate au Sénat local.

« Lorsque nous avons vu la Virginie-Occidentale faire cela, on a pensé, +ok, c’est notre moment à nous aussi+ », a-t-elle déclaré à l’AFP.

Les professeurs, note-t-elle, sont exposés à tout un éventail de problèmes: budgets serrés, pauvreté, familles d’accueil, incarcérations, et les ravages de la drogue.

« Cela nous rend plus aptes à servir, et à aider nos concitoyens, car nous vivons tout cela », estime Mme Esau. Elle juge que sa rivale républicaine « n’est pas intéressée » par l’augmentation des fonds destinés à l’éducation.

Les républicains soutiennent le contraire.

Selon Daniel Linville, un parlementaire républicain de Virginie-Occidentale, ce sont les démocrates, qui contrôlaient la législature de l’État pendant des décennies, qui ont laissé les salaires des professeurs dégringoler au fil des années.

Les démocrates avancent, eux, que c’est grâce à leur persévérance que l’augmentation des salaires de 5% a pu être obtenue récemment.

« Cela n’aurait jamais pu arriver » sans les républicains, rétorque M. Linville.

Aux États-Unis, ce sont les États et les collectivités locales qui financent l’éducation pour l’essentiel, le gouvernement fédéral ne versant que des subventions ciblées, notamment pour les enfants handicapés ou pauvres.

Après la crise économique de 2008, la plupart des États américains ont coupé dans les budgets dédiés à l’éducation.

Vera Miller, candidate républicaine à la Chambre des délégués de Virginie-Occidentale, aimerait renverser la tendance.

« Je suis une fervente défenseure de l’éducation publique. C’est le fondement du rêve américain », dit-elle.

« Vous ne coupez pas (les financements) de ceux qui portent l’État sur leurs épaules », a quant à elle déclaré Mme Solomon devant ses partisans.

« Avec un peu d’espoir, quand je serai élue (…), vous aurez un siège autour de la table. »

orange.fr

Written by Abdourahmane

Je suis Diplômé en Aménagement et Gestion Urbaine en Afrique, Spécialiste en économie urbaine en même tant Reporter et Éditeur au Journal Universitaire. Je suis également un passionné des TIC.

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