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Préparation ENA 2015 : Comment faire une bonne synthèse de texte ?

Alors tu as attendu le concours, réuni les documents, déposé, vérifié ton nom sur le liste des candidats et préparé les épreuves avec les tests psychotechniques postés sur concoursn ? Bravo, tu t’es donné les moyens. Mais ce n’est encore le moment de se prélasser. Au contraire, c’est pendant cette période que se fait la préparation du concours d’entré à l’ENA.

Voici venu pour toi le moment de  prendre conscience de la nature des épreuves pour ensuite être techniquement prêt…

Sinon quoi ? Eh bien sinon vous pouvez finir comme ce candidat qui était choqué de ne remarquer – au jour – que le résumé dont on parle au concours de l’ENA n’est pas un résumé de texte mais celui d’un document.

Non mais …Vous  l’ignoriez   aussi ? Alors il est grand de commencer à poser des questions par ici et là.

En attendant, attaquons nous à la Synthèse en proprement dite.

La nature de la synthèse :

  1. La synthèse n’est pas

— un assemblage, une addition d’idées prises dans chacun des textes

— le résultat d’un repérage des idées essentielles présentées successivement sans articulations

— ce n’est ni un compte-rendu de lecture, ni le résumé successif des différents textes

— ce n’est pas une suite d’explications de textes

— l’expression d’un jugement personnel à propos des textes, des idées défendues par ces textes, ou à une prise de position par rapport au débat posé sur le thème

  1. Ce qu’elle est plutôt :

— un ensemble organisé d’éléments jusque là séparés ou associés différemment

— elle forme une composition cohérente et ordonnée dans laquelle le candidat confronte les documents sur les points essentiels qu’il aura dégagés

— les idées doivent s’enchaîner selon les étapes d’un raisonnement conçu comme le développement d’une problématique

— distinguant l’essentiel su superflu, elle réside dans le parti pris à partir duquel s’éclaire la confrontation des textes, le croisement des idées : elle juge des capacités d’exercice d’un futur métier qui ne se réduit pas à la reproduction des idées des autres ou à recopier des manuels, mais à faire preuve de capacité d’esprit critique, de choix et d’explicitation de ces choix.

— elle est neutre et objective, donc pas de marque d’énonciation (pronom personnel ou modalisateurs) pas de partialité ni de jugement personnel sur les idées ; elle est fidèle, les idées des auteurs ne sont pas déviées ni extrapolées

  1. Sur quoi porte l’évaluation ?
    • la bonne compréhension des textes du corpus
    • la cohérence et l’organisation de la note de synthèse
    • la bonne maîtrise de la langue française
  1. Quelques erreurs à éviter :
    1. au niveau de l’introduction

— faire du problème posé par le corpus comme le seul ou le plus grand problème de l’école : problème de la phrase d’accroche qui ne doit pas » irriter » le correcteur

— la présentation des textes : ni un résumé hyper complet, ni seulement leur titre ; il importe de les caractériser dans leur grande ligne (au singulier)

— ne pas oublier d’annoncer le plan, cet oubli rend la lecture très difficile et faire perdre toute la dynamique argumentative de votre développement ; ce pan doit être en phase avec la problématique : c’est lui qui la soutient !

— ne pas confondre problématique et thème (la problématique doit être, du moins au brouillon, une phrase complète (sujet, verbe, complément, sous la forme d’une question).

L’absence de problématique rend le devoir sans intérêt.

  1. Au niveau du développement

— suivre une démarche argumentative cohérente ! Beaucoup de copies ne sont que collages de citations ou de résumés. D’autres suivent des enchaînements à thèmes emboîtés, par associations d’idées.

Il faut donc :

— savoir s’abstraire des raisonnements de l’auteur pour, en s’abstenant des les reproduire, s’en tenir aux idées essentielles

— savoir hiérarchiser les parties du plan : » démarches » avant » outil » ; » enjeux » avant » démarches » etc.

— bannir les citations !

— surveiller le style, et l’orthographe !

  1. Conclusion :

Pour résumer tout ceci, vous devez donc :

    • comprendre l’orientation des textes et saisir ce qu’ils ont d’essentiels en eux-mêmes et relativement aux autres
    • les confronter en vue de saisir un problème qu’ils posent et les perspectives qu’ils dégagent ou refusent
    • produire un texte, à partir de plusieurs textes-sources, reflétant la problématique de l’ensemble
  1. Comment lire les textes-sources ?
    1. Ce qu’il ne faut pas faire :

— procéder à une première lecture » naïve » puis à une exploration détaillée de chaque texte : la lecture doit être finalisée

— se centrer exclusivement dans la recherche des thèses défendues par chaque texte, car il y a risque d’éparpillement

— ce n’est la lecture des textes qui détermine la problématique de la note de synthèse

— ne consulter que les textes du corpus et négliger de regarder les documents pédagogiques du second volet : ils vont aider à cerner le cadre du débat d’idées.

  1. Etablir le cadre du débat d’idées :

Cela revient à définir le thème du corpus de texte, en s’efforçant d’être précis, de rassembler les textes sans aller au-delà d’eux.

Définir l’enjeu du document : pourquoi ce texte a-t-il été écrit ? Que cherche-t-il à dire et à qui ?

  1. Dégager la structure argumentative de chaque texte :

— identifier la thèse de chaque auteur et la formuler (nécessité de la réécrire soi-même, ce qui permet de synthétiser et d’éviter de citer le texte)

— les principaux arguments et leur enchaînement (quel lien logique) : problème-cause-conséquence ; argument 1/argument 2 = opposition, objection, réfutation, paradoxe, addition, concession, justification ; argument-contre argument ; proposition ; solution ; moyen ; univers de référence (didactique, pédagogique, affectif, psychologique…)

  1. définir les axes de confrontation des textes :

— identifier les divergences

— identifier les convergences

— identifier les complémentarités

  1. Construire la problématique :

La problématique est l’ensemble des problèmes transversaux à chacun des textes. Elle est à construire à l’issue des étapes définies précédemment :

  1. dégager le thème
  2. dégager la structure argumentative
  3. définir les axes de confrontation

Elle est donc la conséquence logique d’une lecture structurée des textes, et non une question plaquée, ou une thématique générale. Elle cherche à mettre en évidence, sous une forme interrogative, le problème que permet de poser l’ensemble des textes avec leurs convergences et leurs divergences. Elle répond à la question suivante : quelle question, quel problème, la confrontation des textes pose-t-elle ?

La formuler sous la forme d’une question et d’une phrase complète. Elle doit pouvoir recevoir une réponse dans chacun des textes, et n’en laisser aucun de côté.

  1. Comment rédiger l’introduction ?

Elle doit conduire le lecteur au cœur de la confrontation des textes sans anticiper sur son issue. Il ne faut donc ni annoncer l’issue de la confrontation ni amorce la discussion.

Sans aller au-delà d’une dizaine de lignes ni d’un quart de la synthèse, l’introduction comporte :

  1. accroche autour de l’énoncé succinct du thème
  2. la présentation des textes
  3. la formulation de la problématique
  4. l’annonce du plan

Pour préparer la présentation des textes, il sera bon de s’intéresser au para texte et au genre de textes constituant le corpus : qui sont les auteurs (didacticiens, critiques, journalistes…) avons-nous affaire à des textes appartenant à la littérature didactique ou pédagogique, à un article (le média pourra aussi être signifiant) à un texte officiel.

La présentation des textes doit conduire logiquement à la formulation de la problématique, donc il faut éviter de juxtaposer de micro-résumé, mais plutôt montrer comment la problématique s’actualise en eux. Il vaudra mieux tenter de réunir certains textes en les opposant aux autres.

  1. <em>Le développement :
    1. Que faire ?
    • double exigence : embrasser une pluralité d’idées et faire preuve de concision
    • éviter le statisme donc l’addition donc des connecteurs du type : » de plus, en outre, de même «
    • proscrire tout ce qui aurait pour conséquence de réduire la confrontation des idées des différents textes : le raisonnement doit avancer, chaque partie doit en être une étape, chaque partie se déduit de la précédente
    • user de connecteurs, de verbes, de reprises nominales qui manifestent des liens logiques forts : » en effet, c’est pourquoi, réfuter, refuser, confirmer, s’accorder, cette conception, cette réflexion… «
    • insérer des conclusions provisoires et/ou des transitions entre les parties

–> les différentes parties du plan ne sont pas des tiroirs thématiques, mais les étapes dans une démonstration

  1. Les plans à éviter :
    • texte 1 / texte 2 / texte 3 / texte 4 : il ne confronte pas les textes
    • convergences / divergences : n’est pas toujours opérationnel, passe à côté des enjeux, il ne peut constituer une réponse à la question posée par la problématique
    • plans à tiroirs : organisé souvent autour de thème, ou d’aspect du débat, il ne convient pas à une démarche argumentative
    • aujourd’hui / autrefois (ou l’inverse) : réduit la problématique à une seule dimension historique, est parfois totalement inadapté à certains corpus (cas de textes contemporains)
  1. Quelques pistes pour le plan :
    1. plan en deux parties :
    • état des lieux / propositions
    • définitions d’une notion / propositions concrètes
  1. plan en trois parties :
    • critique de l’existant / nécessité de rénovation / moyen de cette rénovation
    • définir une notion / ses finalités / propositions concrètes
    • finalités / fonctions / démarches
    • processus d’apprentissage chez l’enfant / problèmes et difficultés / pédagogie à mettre en place
    • conception 1 /conception 2 / conception 3 qui est un dépassement dialectique
    • critiques / perspectives / rôle de l’enseignant dans ces perspectives
    • Atouts d’une pratique / obstacles rencontrés / perspectives nouvelles
  1. Règles d’écriture incontournables :
    • énonciation neutre et impersonnelle, donc pas de prise de position, même implicite, et pas de première personne
    • longueur : ne pas excéder 3 pages
    • les citations sont exceptionnelles
    • les reformulations doivent être exactes
    • les références : il faut absolument attribuer chaque idée à son auteur (à l’aide du n° du texte, et du nom de l’auteur)
    • la note de synthèse doit être entièrement rédigée
    • soigner la présentation et la lisibilité
  1. Quelle organisation du travail :
    1. Quel temps passer sur chaque volet :
    • donner à chaque volet un temps en rapport avec sa note :

– synthèse notée sur 8 donc 1h 40

– analyse de production notée sur 4 donc 40 mn

– analyse de document didactique notée sur 8 donc 1h 30

    • garder 10 mn pour la relecture de sa copie
  1. gestion du temps pour la note de synthèse :
  2. lire les textes en notant les idées essentielles (5 ou 6 dont au moins une par paragraphe) et leur enchaînement : utiliser un tableau ( 15 mn)
  3. Croisement des idées essentielles : convergence et divergence (couleurs + n°) (5mn)
  4. choix du thème et de la problématique (5 mn)
  5. Elaboration du plan (10 mn)
  6. Rédaction de l’intro (5mn)
  7. Rédaction du développement (45 mn)
  8. Relecture (5 mn)
  9. Rédaction de la conclusion (5mn)
  10. Relecture (5mn)
    • La rédaction doit se faire directement sur la copie ; veiller à la présentation, la lisibilité, la mise en page

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Written by Fabienne

Basculement vers le système LMD : une promotion de la recherche pour un développement durable

Echos de la Conférence de presse du 1er Salon de l’Etudiant de l’UCAD