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Article 8 du Concours : « L’UCAD, le paradoxe de la lumière »

Paradoxe de la lumière à l'ucad

Le Journal Universitaire vous présente le 8e article reçu dans le cadre du concours de rédaction d’articles lancé par le Groupe PRÉCISION. L’intitulé de cette contribution est « L’UCAD, le paradoxe de la lumière ». L’auteur s’appelle Mamadou Mounirou DIALLO. Il est Doctorant en géographie humaine au Département géographie de l’UCAD.

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L’UCAD, le paradoxe de la lumière

L’Afrique serait-elle en train de trahir ses hommes les plus illustres ? Si on se fie à la situation qui prévaut depuis quelques années à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) au Sénégal, on peut déjà se poser cette question. Léopold Sédar Senghor, de sa gracieuse pensée, a légué à ce prestigieux espace de valorisation de l’intelligence humaine, le symbole de la lumière qui en est même sa loi. « Lux Mea Lex » ou « la lumière est ma loi » ou encore « ma loi est d’être loi lumière ». Hélas, le temple du savoir scientifique ne semble plus s’inscrire dans cette logique de clarté, de rapidité et d’efficacité.

Avant, l’université était encensée à l’image de son parrain l’égyptologue de Thieytou Cheikh Anta qui a pu, à travers l’écoute, le discernement et la confiance en soi, aller au terme de son ambition en faisant retrouver à l’Afrique sa valeur. Aujourd’hui, elle est mésestimée pour ses dérives dont on ne parvient pas à situer la responsabilité entre État, personnel de l’université et étudiants. Ce triptyque qui devait alors être une force de propulsion est devenu, sous un regard impuissant, une charge de submersion de cet emblème intellectuel africain.

L’État souffre, apparemment,  d’un choc dont il ne parvient pas à se relever. En effet, en plus d’un manque acerbe d’équipements et d’enseignants, l’université est chaque année débordée d’étudiants avec l’arrivée massive de nouveaux bacheliers en provenance des différentes localités du pays mais aussi de la sous-région. Pourtant, cette situation était bien prévisible car, depuis l’indépendance, le Sénégal a connu une forte croissance démographique et a inscrit dans sa politique de développement la priorité d’une éducation et d’une formation pour sa population. Si l’université est au seuil du gouffre on peut bien penser, d’une part, que c’est le résultat du laxisme étatique. D’autre part, on peut penser que cette situation est le résultat d’un désespoir qui serait face à un temple du savoir qui ne répondrait plus aux attentes. En tout état de cause, quelque chose semble se constituer telle une grosse taie dans l’œil de l’autorité qui aurait une réaction lente et peu adéquate pour éradiquer le problème de l’UCAD.

Le personnel enseignant et administratif, bien que compétent, fait l’objet de critiques virulentes fondées surtout sur son attitude. En effet, l’attitude du personnel est souvent désignée d’un doigt accusateur d’être à l’origine de l’importance de l’échec de la plupart des étudiants. Des professeurs qui n’auraient pas fait correctement leurs cours, un personnel administratif qui n’aurait pas eu la courtoisie afin de récupérer des étudiants en perdition ou en détresse auraient été la cause principale de cet échec. Cela peut sembler scandaleux, mais il n’est vraiment pas rare de rencontrer une scène dans laquelle un enseignant ou un membre du personnel répond de manière presque insolente à un étudiant dont le seul tort est de l’avoir sollicité. La crainte de l’humiliation fait que certains étudiants ne s’ouvrent pas au personnel. Or, une oreille attentive pouvait, peut-être, permettre de faciliter leur réussite universitaire. L’enseignant qui travaille dans des conditions pénibles ne pourra certainement pas gratifier ses étudiants de son ingéniosité et son expertise. Mais, cela n’est pas une raison valable pour avoir un comportement peu encourageant à l’endroit de ses étudiants. On se demande parfois si les enseignants ont confiance à leur système universitaire. Pire, la lenteur administrative transforme les étudiants en agneaux de sacrifice, incapables de participer à des compétitions internationales ou de prétendre, à temps, à une pré-inscription dans des universitaires étrangères. Il est très facile de perdre une année entière tout simplement parce qu’une procédure administrative n’est pas arrivée à son terme. Ainsi, les étudiants sont bien conscients que la réussite à un examen n’est pas synonyme d’obtention du diplôme. On peut réussir une année d’étude et être dans l’obligation d’attendre plusieurs années plus tard avant de pouvoir enfin récolter le fruit de son travail. L’office du baccalauréat est l’exemple le plus illustratif du retard dans la délivrance du premier diplôme universitaire. Ce dernier est indispensable pour trouver une pré-inscription dans les universités étrangères. Néanmoins, un étudiant peut rester cinq à six longues années sans pouvoir retirer son parchemin. Curieusement, on ne trouve jamais quelqu’un pour expliquer les raisons de cette lenteur qui commence à faire naître des pratiques corruptrices.

Les étudiants, enfin les étudiants ! Il était une fois où on parlait des étudiants avec un ton déférent pour plusieurs raisons. L’étudiant avait le statut d’une personne cultivée, raffinée, respectée et respectable, d’abord de par son attitude responsable mais aussi  par ses capacités intellectuelles. Aujourd’hui, on parle de cette couche de la population avec presque dédain en raison notamment de la transformation radicale d’une partie des étudiants qui s’illustrent à travers la force physique, le non-respect des valeurs et le faible niveau de culture générale et de capacités de communication. Sans même identifier les bonnes graines des mauvaises, la tendance la plus répandue est celle qui étiquette les étudiants en des termes très péjoratifs qui n’encouragent pas les enseignants et même les autorités à accorder la considération qu’il faut aux occupants du temple du savoir. En outre, nous assistons aux conditions de vie déplorables dans lesquelles vivent ceux sur qui le pays compte pour son avenir. Mal logés et mal nourris, les futurs cadres du pays risquent de présenter une grande faiblesse face à l’argent facile et à certaines faveurs pour fouler du pied toutes les valeurs que doivent avoir une république.

La lumière s’estompe ! Chacun des acteurs regarde l’obscurité dominer les étincelles sans pouvoir ou vouloir faire une action pour attiser les réactions. Ainsi, l’UCAD serait sur une pente raide vers un gouffre qui commence à décevoir plus d’un. Chaque année, elle fait un pas en arrière par rapport à ses consœurs. Qu’est-ce qu’il faut faire pour pallier à cette situation ? Cette question restera encore quelques temps sans être élucidée, en tout cas si on en croit à la situation actuelle. Cette conjoncture peut même parfois faire croire que l’UCAD serait en train de trahir ses aïeux, à moins que vous nous prouviez le contraire.

5 Comments

  1. Bien dit mon frère.
    Avec le laxisme etatique d’une part et l’insolence de l’administration d’autre part, la règle devient l’exception d’où le « paradoxe » de la lumière.

  2. Bien dit mon frère.
    Avec le laxisme etatique d’une part et l’insolence de l’administration d’autre part, la règle devient l’exception a l’ucad d’où le « paradoxe » de la lumière.

  3. Bien dit mon frère.
    Avec le laxisme etatique d’une part et l’insolence de l’administration d’autre part, la règle devient l’exception d’où le « paradoxe » de la lumière

  4. Bien dit mon frère.
    Avec le laxisme étatique d’une part et l’insolence de l’administration d’autre part, la règle devient l’exception d’où le « paradoxe » de la lumière.

  5. Bien dit frère l’enceinte universitaire a été longtemps considéré comme un temple du savoir mais hélas nous assistons a sa disparution par la prolifération de plusieurs facteurs.

Vie au campus social

Article 7 du Concours : « Vie au campus social »

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Article 9 du Concours : « Que réserve l’Université Cheikh Anta Diop aux bachelier(e)s ? »