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Article 10 du Concours : « La galère noire sur un tissu blanc de succès »

Licence professionnelle MATER

Le Journal Universitaire vous présente le 10e article reçu dans le cadre du concours de rédaction d’articles lancé par le Groupe PRÉCISION. L’intitulé de cette contribution est « La galère noire sur un tissu blanc de succès ». L’auteur s’appelle Khadim DIENG. Il est étudiant en Licence 1 au Département d’anglais de l’UCAD.

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Galère noire sur un tissu blanc de succès

Le bac obtenu sous le flottement des couleurs du drapeau des mentions assez-bien, bien et passable et en même temps pour ces nouveaux bacheliers arrivent pour eux le temps d’ouvrir les portes des six universités du Sénégal, avec les clés de la ferveur, de la gaieté et de la détermination à la main.

L’université Cheikh Anta DIOP, jadis l’université de Dakar, enregistre chaque année de milliers d’étudiants venant de différents horizons. Le temple du savoir, à la fois le temple des maux, accueille les étudiants à coups de souffrance des démarches à faire pour les inscriptions pédagogiques, de douleur de trouver un abri et d’égarement du fait de l’absence d’indication des lieux.

Aux premiers pas dans ce cercle du savoir, la cohabitation entre les anciens et les nouveaux devient le sel qui donne  du gout aux longues années qui s’annoncent pénibles.

Du campus social au campus pédagogique, le marathon de ces derniers, sous le chaud soleil qui asperge ses chaudes larmes d’éclair sur leur tête remplie de connaissance, s’y joue comme une compétition au champ de course. Ce qui justifie la distance entre le campus social et le campus pédagogique. Quelle galère en route vers le triomphe du savoir !

La galère dans les chambres, peu de joie dans les amphithéâtres et la sueur en perle de chapelet sur leur corps aux différents couloirs du site enjolivent l’UCAD.

Au campus social, on peut compter pas mal de pavillons occupés par des étudiants. De A à D passant par Q pour atterrir à l’ex-Claudel dénommé Alioune Sitoe Diatta, le nombre exorbitant des étudiants qui s’y entassent comme des matelas en transport dans un camion ne préoccupe pas de trop les autorités du pays qui ne s’empressent pas pour livrer de nouveaux pavillons. Dommage dans les lieux de repos après les récoltes du savoir. Au lieu de six, ils sont dans l’obligation d’héberger leurs camarades qui viennent des régions éloignées de Dakar. Il est bien vrai qu’il n’est jamais possible de quitter une région pour y retourner après les cours. C’est aberrant d’y penser d’ailleurs. « Il nous est difficile de se tourner et de se retourner la nuit. Nous dormons toute une nuit dans une même position » affirme un étudiant couvert d’anonymat. Cette affirmation justifie combien de fois ils souffrent dans ces « prisons » universitaires. La surcharge de ces derniers comme dans  un bus de tata oblige d’autres étudiants à passer la nuit dans les couloirs des pavillons avec des matelas et des moustiquaires comme armes de guerre contre les moustiques. Evidemment, on leur interdit ces places où ils font la sourde oreille.

Outre ces cohabitations entre les étudiants, les nourritures ne leur sont pas favorables. Des «  jeebu djen » « aux cuissons mal fait », des diners servis à la hâte. « Nous n’avons rien à décider ou nulle part à aller. Nous n’avons que ça » se désole Abdou Diouf étudiant en L3 au département d’anglais qui se contente de manger son plat avec des grimaces au visage. Si certains refusent d’y manger d’autres n’hésitent pas à y aller étant donné qu’ils n’y voient aucun effet négatif d’une part et d’autre part ils sont dans l’obligation de manger à l’université. « Nous ne sommes pas aussi riches qu’ils (les non universitaires) le pensent. Nous n’avons que 36 000 fcfa pour certains et 16 000 fcfa par mois pour les autres » rétorque Moussa en fac de droit avant de continuer sur le même ton : « c’est déplorable. Avec cette petite somme nous ne pouvons pas faire grand-chose » et en dehors de ces étudiants  et étudiantes, il y en a d’autres qui sortent les grands moyens pour avoir une bonne alimentation ».

Une descente à l’ex-Claudel permet de voir la différence de vie entre les étudiantes. Si certaines se rabattent sur les restaurants publics d’autres se perdent dans la beauté des restaurants privés. Lorsque la question est posée à savoir d’où elles tirent l’argent pour s’alimenter en chic, les réponses se diversifient et elles sortent de tous les cotés. « Rien est clair avec les étudiantes et étudiants. Ils ont un coté très sombre » disent les opinons.

Les maux dans les maux et la galère dans la connaissance. Aux différents amphithéâtres dans différentes facultés, le pléthore des chercheurs du savoir domine sur tout les plans. Tous les lieux qui les accueillent deviennent noirs de monde.

Tôt dans la matinée du lundi, ils se précipitent vers le nouveau bâtiment là où sont les amphithéâtres A et B de la faculté des lettres et sciences humaines. Les pas de ces derniers sonnent comme une musique de jazz. Les premiers arrivés occupent les devant et les derniers sont obligés de se réfugier derrière ou même trouver asile sur les escaliers autrement dit les allées  comme ce fut le cas lors des séances de cours de ceux de la Lettre Moderne ou même à la faculté des sciences politiques et juridiques. Là où pour parer à d’éventuelles situations, les apprentis juristes achètent de leur maigre bourse des chaises.

Le réveil est souvent pénible. « Nous nous réveillons chaque jour à 4h du matin ne ce serait-ce que pour avoir une bonne place » se confie Ousmane, étudiant en licence 3 à la faculté de droit. Outre les problèmes des amphis, les leçons sont bâclées par les enseignants connus sous les appellations « Docteurs ». Ces derniers le font sous le coup des voyages lointains qu’ils entreprennent de jour en jour et de mois en mois. Le résultat est le nombre élevé de redoublements et même des rêves brisés.

Ainsi va « Dakar University ». L’envie de franchir le pas est le rêve de chaque élève. L’envie d’en sortir le plus tôt possible est le rêve des étudiants. Une chose acquise dans la souffrance est plus pure qu’une chose acquise dans la facilité. Un grand érudit du Sénégal disait dans ces écrits : « Dieu ne donne pas de savoir à celui qui craint la faim ».

Malgré ses nombreux problèmes sociaux et pédagogiques, cette université a produit des intellectuels dans toutes les couches. A titre d’exemple, le Président du Sénégal Macky SALL. Sacrée université aux multiples facettes !!

Written by Khadim DIENG

One Comment

  1. bonne article qui relate toute la galère dans la beauté universitaire. l’université univers de galère mais aussi univers d’excellence.
    bravos pour l’article et bonne continuation

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